Résumé

Le mouvement en faveur de l’accès libre, si l’on en croit divers événements récents, semble voir son progrès s’accélérer dans les sciences humaines. Cependant, le développement des initiatives soutenant l’accès libre dans les disciplines humanistes continue d’être lent et inégal tout en retardant la consolidation des efforts panuniversitaires. Certaines études ont bien identifié les origines générales des réticences exprimées par les humanistes à l’égard de l’accès libre, mais peu se sont penchées sur les pratiques de la recherche et les priorités qui informent le processus d’adoption l’accès libre par une discipline particulière. Cet article étudie comment l’histoire de l’art a vu l’accès libre émerger d’abord comme une potentialité pour en devenir une réalité. D’une part, étude de cas, d’autre part, problématisation théorique, cet article structure son argument autour de trois dynamiques inter-reliées : l’état présent de la publication savante en histoire de l’art ; le rôle dominant, dans les modèles de production associés à l’accès libre, de la revue savante et des archives ouvertes avec auto-archivage ; et, les rôles spécifi ques joués par les questions de droits d’auteur et de permissions en histoire de l’art. En retraçant les contours spécifiques de la recherche dans une discipline donnée, cet auteur espère ouvrir une piste permettant de comprendre quelle forme identifiable l’accès libre pourrait adopter dans le contexte des humanités, discipline par discipline. De cette façon, il devrait être possible d’expliquer comment les chercheurs dans ces domaines pourraient, grâce à l’accès libre, mieux s’entraider et mieux servir leurs lecteurs.