Résumé

Bien que le milieu de l’enseignement supérieur au Canada soit engagé depuis longtemps en matière d’éducation internationale, de partenariats, et de projets de recherche et de développement, l’encadrement récent de l’éducation à titre d’industrie profitable pour pallier le sous-financement de certaines institutions est troublant. Cette approche est entérinée à la fois par les instances provinciales et fédérales, notamment par la nouvelle Stratégie pour l’éducation internationale, qui vise à doubler le recrutement d’étudiants internationaux d’ici 2022 (Canada, 2014). Sans nier les apports économiques de ces étudiants pour les institutions et collectivités qui les accueillent, nous devrions également prendre en considération les défis potentiels pour l’éducation que ces nombres dissimulent. Aujourd’hui, alors que beaucoup d’institutions luttent pour s’internationaliser par divers moyens, un nombre grandissant s’oriente principalement vers la majoration du recrutement d’étudiants internationaux. Nous proposons ici un recadrage de l’internationalisation au Canada, de façon à reconnaître les retombées économiques qu’il engendre tout en les pondérant avec les résultats sociaux et académiques nécessaires à tous les étudiants pour perfectionner leurs connaissances, attitudes et aptitudes, fondamentales à une participation efficace à titre de professionnels et de citoyens dans des contextes de plus en plus multiculturels et mondiaux. Pour que l’internationalisation atteigne son plein potentiel, un recadrage au Canada, éclairé par une éducation citoyenne essentielle et planétaire, peut devenir une façon d’accomplir des résultats socioéconomiques qui soutiendraient à l’avenir une approche éthique, inclusive et équitable.