Résumé

Si de nombreux écrits ont été consacrés aux évaluations et au perfectionnement professionnel des professeurs dans les rapports formatifs des pairs, peu de recherches empiriques portent sur ces questions dans leurs évaluations sommatives. Cet article explore les perceptions des professeurs d’université quant aux pratiques d’évaluation adoptées dans les évaluations sommatives de l’enseignement par les pairs, et expose leur compréhension des raisons expliquant l’absence d’évaluations constructives, ou leur imprécision, dans ces mêmes évaluations sommatives. À partir de 30 entrevues avec des professeurs occupant un poste menant à la permanence dans une université canadienne axée sur la recherche, les résultats ont indiqué que les examinateurs donnaient rarement de commentaires aux candidats et que, quand ils le faisaient, ces commentaires étaient généralement vagues ou ne soulignaient que les aspects positifs. En conséquence, ces rapports n’ont pas contribué au progrès professionnel du travail de l’enseignant. Des professeurs ont avancé les raisons suivantes pour expliquer les limites de la rétroaction : l’importance de l’enjeu de la permanence et des publications, le manque de compétence pédagogique chez les universitaires, l’absence de critères d’évaluation de l’enseignement et le caractère artificiel des évaluations par les pairs. Dans le présent article, je soutiens que, lorsqu’il s’agit d’évaluations sommatives, des traits propres à la culture universitaire, en particulier la valeur accordée à la collégialité, influencent grandement les pratiques d’évaluation par les pairs.