Résumé

L’expression « politiquement correct » utilisée par les mouvements de gauche des années 70 et 80 dans un contexte de critique interne est maintenant devenue l’équivalent de coercition idéologique dans l’esprit de plusieurs universitaires. Prenant l’Université de Toronto en exemple, cet essai cherche à déterminer si cette accusation a sa raison d’être, et le cas échéant, sous quelles formes ces mesures coercitives se manifestent et si l’une ou l’autre est défendable. Trois de ces mesures peuvent exister et se défi nissent comme suit : occupation pédagogique, contrôle linguistique et confl its au niveau des droits, qui est la plus grave de toutes. Pour ce qui est des droits, la question du conformisme politique est habituellement abordée en tant qu’incompatibilité entre droits d’expression et droits à l’égalité. Dans une université, imposer des restrictions au niveau de la libre expression est injustifi é. Par contre, il n’est pas nécessaire de caractériser la libre expression comme étant incompatible avec les droits à l’égalité si ceux qui sont chargés d’exercer la censure et ceux qui la dénoncent respectent tous les deux leurs droits concernant la liberté d’expression.