Résumé

Les augmentations récentes des frais de scolarité à l'université font partie d'une tendance à un «nouvel entrepreneurship» dans l'enseignement supérieur, tendance à l'intérieur de laquelle on s'attend à ce que les institutions génèrent leurs propres revenus. Dans cet article, nous nous intéressons aux effets de cette orientation sur l'accès aux universités des étudiants d'origine socioéconomique modeste et constatons une série de tendances opposées aux coupures. D'une part, les frais de scolarité créent une barrière financière évidente pour ces étudiants qui, selon les démonstrations des chercheurs, sont relativement sensibles à l'évolution des coûts et opposés à l'endettement. D'autre part, la demande d'un niveau universitaire d'éducation demeure soutenue chez les jeunes de toutes les provenances, et les cultures étudiantes peuvent se résigner de plus en plus à accepter de grosses dettes pour financer leurs études. Nous examinons ensuite les preuves empiriques provenant de deux enquêtes de l'Université de Guelph qui confirment nos prétentions, de même que quelques autres sources. Nous constatons que la représentation des étudiants venant des milieux socioéconomiques modestes a considérablement diminué durant cette décennie des coûts croissants des frais de scolarité. Dans la discussion de ces résultats, nous associons ce phénomène de frais de scolarité plus élevés et déréglés au nouvel entrepreneurship académique, et soutenons qu'il possède un potentiel de clivage de plus en plus grand en enseignement supérieur canadien.